Souvenir posthume

On dit que, quand on meurt, on voit notre vie defiler. J'ai toujours trouve ca stupide. Si ils disent tous ca, pourquoi s'entetent-ils a ne s'apercevoir que de la chance qu'ils ont eu quand ils savent que c'est leurs derniers instants? Pourquoi ne cherchent-ils pas a les ouvrir plus tot? Pourquoi veulent-ils tous avoir des regrets?

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Je me souviens d'un jour en particulier.... Un jour où ma cousine m'avait posé une question étrange, malgré l'apparente facilité à y répondre. Je me souviens qu'elle était arrivée près de moi, l'air de rien, les yeux de jade pétillants et les mains liées entre elles. Ses huit ans la rendait très vive et habile, ce qu'il la rendait très sociable, et sa candeur ajoutai une touche attendrissante au tableau terriblement gamin qu'offrait la petite brune et son agitation commune à tous ceux de son âge. J'avais souris tendrement en la voyant, bien qu'inquiété par son petit air innocent joué :

-Dis, Onïsan, je peux te poser une question?

Je l'avais regardé en coin, hésitant, et appréhendant se future question.

-Oui, vas-y...

Elle m'avait dit, sur un air de reproche :

-C'est très sérieux, hein!

J'avais vu Himito au loin, et mon regard s'était alors perdu dans sa chevelure noir aux reflets indigo. Son physique faisait penser à celui des Uchiha, mais elle en était loin : elle était chaleureuse, rayonnante... J'avais alors répondu à Hina vaguement.

-Oui, oui, je t'écoute, tant fais pas...

Elle ne me reprocha rien, ni mon inattention, ni cette contemplation peu discrète de la fille qui passait au loin. Elle s'était juste contentée de trouver le sol poussiéreux très intéressant.

-Elle va être bizarre, alors soit pas surpris. Soit juste sincère, OK?

J'avais alors interrompu le fil de mes pensées qui s'était détourné de ma cousine vers Himito, pour revenir à ma cousine, intéressé par sa gêne évidente :

-Arrête de tourner autour du pot et crache le morceau!

La brune reprends sa respiration, souffle un bon coup pour évacuer le stress apparent, et hésitante, elle demande d'une voix toujours aussi naïve :

-Très bien... Pourquoi tombons-nous?

Sa question resta en suspens.

...

Pendant quelques secondes.

...

Quelques minutes.

...

-Pour mieux se relever, Hina.

J'avais réfléchit, car je n'avais pas saisi sa question. Mais maintenant, je voyais où elle voulait en venir.

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Je me souviens de ce jour, mais pas parce que je suis mort.

Non, je ne suis pas mort.

Je suis sous la pluie.

A genoux.

Elle m 'a dit non.

Elle s'est enfuie.

Apres ca, je suis tombe.

J'aurais peut-etre du lui preciser, il y a 10 ans, que nous nous relevions pour mieux nous etaler. Mais ce n'est que maintenant que j'y pense. En fait, nous sommes masochistes et tetus, pour autant vouloir se relever.

Maintenant, j'abandonne.

Je ne me releverai plus.

J'en ai assez. Hina, je t 'aime. Tout comme toi tu ne veux pas de moi, moi je ne veux personne a part toi. Si tu n'es pas la pour m 'epauler, je ne chercherai pas a me relever. Car je n'aurai plus de point d'appui, et je retomberai a nouveau, sans plus d'envie et de motivation.

Tu etais mon seul point d'ancrage.

Tu etais ma bequille.

Celle qui me disait tout ce qu'il fallait quand il fallait.

Tu etais la seule.

Tu etais toi.

Je suis tombe.

Je suis reste a terre.

Longtemps.

Je souffre a en mourrir.

Tu ne me vois plus pareil maintenant. Tu vas surement me rejeter. Ou faire comme si de rien n'etait apres avoir passe une nuit blanche. Je ne peux pas me l ' imaginer. Ni le concevoir. C'est pour toi que j 'ai fais tout ca jusqu'a present. C'est toi, qui a donne du sens a ma vie, puisque je l'ai modele juste pour toi. Mais j'ai ete con de ne pas avoir prevu de plan de secours. Maintenant, je suis a l'eau. Je me noie, et je glisse doucement dans les tenebres. Merde. Je t'aime a en mourrir s'il le faut!

Apparement, le moment est venu.

[...]

Tu me fais quoi la, Hina? Qu'est-ce que tu me fais? Bordel! Reponds! s 'il-te-plait... Hina... Pourquoi tu me fais un coup pareil... L'ai-je merite? Pourquoi, c'est sur mon lit de mort que tu me sors ca? Tu aimes souffrir aussi? Moi aussi je t'aime. Moi aussi je ne veux pas mourrir... T'es chiante. Me dire que tu partages mes sentiments quand je meurs, c'est digne d'un sadique... Je n'aurais jamais de cesse de me retourner dans ma tombe, maintenant que je sais que je t 'ai abandonne volontairement. Que je te laisse seule. C'est con mais... Tant pis pour toi. Faut savoir ce qu'on veut dans la vie, jolie brune. A defaut de m 'en vouloir parce que je t'abandonne, je saurais au moins que tu partages mes sentiments...

Je t 'aime.

...

Il n'y avait que ca a comprendre. Pourquoi as-tu mis dans de temps a comprendre ces simples mots...

Trois mots...

Sept lettres...

?...

Nous allons nous manquer.

Je t 'aime.

Tu m 'aimes.

Nous nous aimons.